Créer un nouveau produit au Portugal

par | 21 Juil 2023 | Travail au Portugal

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Brigitte ne connaissait rien au chocolat. Pourtant elle révolutionne la chocolaterie au Portugal. Partie de Nazaré maintenant elle ouvre d’autres boutiques, engage d’autres personnes, dynamise le secteur.

Est elle exceptionnelle ? Oui dans un sens parce qu’elle tout appris, ré-appris après une vie déjà bien remplie, chocolat et Portugal. Tout le monde ne sait pas faire ça. Mais ce parcours pourrait être le vôtre qui cherchait une création économique avec un apprentissage même tardif d’une nouvelle passion et sa mise en oeuvre au Portugal.

Brigitte Bless montre que tout est possible ici.

Cette histoire est l’exemple même de ce qui est possible au Portugal. Un pays en plein développement, en retard dans certains secteurs, qui ne demande qu’à apprendre et acheter la nouveauté.

Voyez ce qui peut marcher dans plein d’autres domaines du moment que vous apportez de l’énergie, une expertise, une créativité. Et une certaine patience avec le Portugal. Alors tout explose ! Bien plus facile qu’en France ou Belgique ou Suisse.

Lisez l’aventure chocolatière de Brigitte et pourquoi pas .. faites de même !

Transcription de la vidéo

Cet article va retranscrire des éléments importants de la vidéo qui est maintenant sur notre chaine YouTube. Nous aurons donc dorénavant et chaque semaine, une vidéo d’une activité, gérée ou créée par un(e) expatrié(e) au Portugal et une transcription du texte dans cette Newsletter même.

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Cet article

La transcription dans cet article est partielle, centrée sur les points les plus importants. Elle permet de lire vite l’essentiel, de savoir TOUT ce qu’il y a dans la vidéo. C’est pratique mais ne remplace pas la vision de la vidéo qui est un témoignage très fort.

Transcription de la vidéo : Le chocolat au Portugal

Je ne connaissais ni le Portugal, ni le chocolat !

Je connaissais peu le Portugal parce que j’ai de la famille qui avait déjà une propriété ici, au Portugal, depuis 100 ans. Mais j’y suis venue extrêmement peu, donc plutôt en villégiature.

Le dernier dernier grand voyage qu’on avait fait au Portugal, c’était notre voyage de noces il y a 42 ans, où nous avons traversé le Portugal du Sud au Nord. Ça ne ressemblait pas tout à fait aujourd’hui. Il y avait beaucoup moins de constructions, beaucoup moins de…Non, il n’y avait pas d’autoroutes. Tout était beaucoup plus typique.

Et puis, un arrêt à Nazaré a été fait en dernière minute, tout à fait à l’improviste, parce que mon mari voulait encore voir une fois l’océan avant de rentrer dans les terres. Et là, on avait découvert un village de pêcheurs dans lequel on a eu une aventure très sympathique, en souhaitant acheter un azoulé qu’on n’a jamais pu avoir, mais par contre, on est repartis avec des bouteilles de Porto, des dates de naissance de nos parents. Et voilà. C’est tout !

Et en fait, un jour, mon mari me dit « Écoute, au Portugal, il y a des choses à faire. Nous étions venus avec nos enfants en 2017 pour les 100 ans de Fatima l’année où il y a eu ces grands feux qui nous ont beaucoup impressionnées et attristés parce que la destruction de cette végétation, tout ce noir, tout cette odeur de fumée, on s’est dit que c’était vraiment bien triste et qu’on pouvait peut être venir ici, créer quelque chose, faire quelque chose.

On était partis pour une propriété avec la permaculture. Et puis, mon Dieu, le temps de s’organiser, de faire les choses, je suis venue m’installer en éclaireur. Et puis, tout d’un coup, est venue à mon mari l’idée du chocolat, pour lequel, j’avoue, je n’étais pas très enthousiaste. Et puis, en discutant avec des personnes du milieu, en me disant « Pourquoi pas ? », j’ai été suivre quelques cours.

Vous n’étiez pas du tout dans le chocolat avant ?

Pas du tout, du tout, du tout. Non, j’ai élevé cinq enfants. J’ai eu une école de peinture sur porcelaine. J’ai donné des cours de broderie avec de la restauration broderie ancienne, surtout pour des ornements religieux. Donc voilà, non, je n’étais pas du tout dans le chocolatJ’étais dans la minutie, mais pas dans le chocolat.

Et finalement, il est venu avec cette idée, donc je suis partie faire des cours dans une académie de chocolaterie. Et puis on a décidé de transformer les sous-sols de cette maison en chocolaterie. Et c’est là que l’aventure a commencé. Commencé réellement.

L’administration portugaise, la langue portugaise

C’est là qu’on se frotte à l’administration, qu’on se frotte aux lois, aux règles. Quand on ne parle pas la langue, c’est plus difficile, il faut s’accrocher.

Et puis on peut très bien apprendre. C’est une langue qui est un peu plus difficile que les autres. Si on compare, par exemple, le français avec l’espagnol, c’est plus facile. Il y a plus de choses qui peuvent se rejoindre. Le portugais, il y a quand même des mots qui sont plus différents. Mais on peut très bien y arriver.

Ce n’est pas facile, mais ce n’est pas insurmontable. Il y a beaucoup de règles, il y a beaucoup de lois. Pour installer la chocolaterie je me suis adressée au AGACCP, qui est un organisme qui vous assiste et qui vous aide à mettre les choses en place en tant que commerçant, en tant que fabricant, et qui vous dit « Il y a le classeur des lois portugaises et il y a le classeur des lois européennes. » Et elles ne sont pas forcément les mêmes. Donc, il faut joindre les deux et il faut être compatible avec les deux.

Ça, c’est un exemple, mais ce n’est pas insurmontable. Il y a des gens tout à fait compétents qui peuvent assister et qui peuvent aider.

Ensuite, si on vient s’installer et qu’on veut avoir une maison, ouvrir un commerce ou quelque chose, dans les administrations, si on se donne de la bonne volonté, qu’on essaye de communiquer en portugais, on peut tout à fait avoir des réponses.

Ils sont très gentils, mais il faut avoir de la patience, beaucoup de patience. Rien ne va se faire dans un claquement de doigts. Rien n’est insurmontable. Il faut simplement se donner de la bonne volonté et de la patience, vraiment.

Avoir un but et évoluer

On avait depuis le départ un but. Un but de créer qui probablement va se concrétiser dans peu de temps avec l’achat d’une propriété au centre du pays, créer de la permaculture, de l’agroforesterie, du tourisme rural et des zones de formation. Ça, c’est le premier projet initial. Et on y est toujours accroché.

La chocolaterie est venue entre deux, donc je me désolidarise un petit peu par l’activité, parce que je ne vais pas bouger si vite de Nazaré, je vais rester là, continuer ma chocolaterie qui a des projets d’agrandissement, qui a de nouvelles perspectives depuis peu. Il y aura certainement la matière dans quelques mois à ce qu’on se revoit pour d’autres renseignements plus grands, parce qu’il y a de nouvelles élaborations qui viennent.

L’ouverture culinaire du Portugal

Mais non, on avait commencé la chocolaterie en disant « On va essayer ». Le Portugal n’a pas une culture du chocolat. Même si dans ses colonies, il y en avait du cacao, ils n’ont pas la culture du chocolat.

Par contre, il s’ouvre de plus en plus à toutes les cultures culturelles culinaire est différente. Si vous regardez sur Lisbonne, sur Porto, vous trouvez de plus en plus de chefs et même des chefs étoilés qui n’y avaient pas avant, avec des cuisines portugaises revisitées absolument fabuleuses. Donc, il y a une ouverture qui se crée.

Et j’ai des clients portugais, c’est la question qu’on me pose très souvent, mais est ce que vous avez de la clientèle portugaise ? Alors je dis oui, j’ai de la clientèle portugaise et dans tous les milieux.

Et ça, c’est très important pour moi, parce que je ne souhaitais pas vivre que des étrangers qui connaissent, qui ont une culture du goût dans le chocolat. Mon but était vraiment d’ouvrir le chocolat au grand nombre. Et c’est ce que j’ai réussi.

 

Comme je vous disais il y a quelques secondes, Chocolat Bless est dans une forme d’extension pour l’instant. Hier, j’ai reçu le monsieur qui m’a aidée à installer ce laboratoire et qui m’a dit qu’effectivement, il y a quatre ans, quand j’ai commencé, ils vendaient deux, trois machines par année et aujourd’hui, son marché, c’est largement ouvert. Ils montent des chocolateries partout au Portugal et pas qu’avec des étrangers, avec des Portugais.

Evolution du Portugal

En cinq ans, il y a eu une grande évolution. Il est clair qu’il y a un apport d’étrangers important. En 2008, beaucoup de Portugais sont partis au moment de la crise et la plupart ne sont pas revenus. Donc, il y a eu un manque dans certains corps de métier, un manque dans certains maîtres d’État. Et ça a été remplacé par beaucoup d’étrangers qui, eux, ont pris cette opportunité de découvrir le Portugal et de se rendre compte qu’il y a beaucoup de choses à faire.

 C’est un pays qui ne demande que de la bonne volonté pour évoluer. On peut y faire encore beaucoup de choses. Tout ce qu’on ne peut plus faire ailleurs, parce que ça a déjà été vu, revu, retravaillé, c’est à faire ici.

Et c’est ça qui est passionnant. C’est ça qui est passionnant, c’est qu’à n’importe quel âge, on peut venir et on peut créer.

Oui, il faut connaître son métier. Il faut avoir du sérieux. Il faut avoir beaucoup de sérieux, il faut être de confiance. Du moment où on a la bonne image qu’on peut transmettre de fiabilité, d’honnêteté, il n’y a pas de souci.

Evolution des prix au Portugal

On doit quand même faire attention aux prix. Le Portugal n’a pas un pouvoir d’achat très élevé. Le Portugais a des salaires bas par rapport à tout ce qu’on trouve dans le reste de l’Europe. Par contre, les prix ont beaucoup augmenté. Ils ont beaucoup augmenté, il est clair aussi, par l’apport de tous ces étrangers qui arrivent à être d’autres moyens, avec la demande qui a augmenté.

Par contre, en arrière plan, tout ce qui est salaire dans le travail, dans les commodités, etc, les salaires n’ont pas augmenté. On très peu augmenté. Donc, il y a une disparité qui est en train de se créer et qui, un jour, va devoir se rattraper tout de même. Ce qui fait que le Portugal n’est pas l’El Dorado financier qu’on a dépeint pendant longtemps pour un grand nombre de gens.

Tout ce qui se trouve le long des côtes du Nord au Sud a explosé en prix. En plus, il y a certaines célébrités du monde du cinéma, du monde du spectacle et autres.qui sont venues s’installer, donc ça fausse aussi la donne.

Les gens s’imaginent que s’ils vont dans ces endroits là, ça va être mieux qu’ailleurs. Non, c’est beau partout et l’intérieur du pays est magnifique et on peut encore faire de très belles choses à l’intérieur du pays.

On n’a pas besoin de rentrer beaucoup. Déjà, le Portugal n’est pas très large, donc on peut très vite être en plein milieu et il y a des zones magnifiques avec une histoire formidable et qui a beaucoup à donner.

 

 

Télétravailleurs, digital nomades

Et là, nous avons monté une petite entreprise de cosmétiques naturels, mais une partie des locaux sont destinés au télétravail et ça fonctionne très bien. Les locaux sont pleins tout le temps avec des gens qui sont là. On a des demandes continuelles pour des locaux de coworking. Aujourd’hui, nous sommes le seul endroit avec un coworking à Nazareth.

Je pense que ça va très vite fleurir parce qu’il y a les expats qui sont ici et qui n’ont pas suffisamment de place dans leur appartement ou maison pour avoir un lieu tranquille pour travailler ou qui ont besoin d’un lieu spécifique pour se mettre au travail, parce qu’on est très vite distrait par la vue de cet océan. Ils ont aussi de la famille qui vient et qui vient passer l’été, par exemple, mais ils doivent quand même continuer à travailler.

Le Portugal bouge

Parce que je pense que le Portugal n’a pas encore fait le tour des choses. Comme je vous disais, je pense que Portugal est un départ, déjà bien entamé, mais un départ pour fleurir. La France, elle a déjà fait le tour de beaucoup de choses dans tous les domaines, mène. Elle a une industrie qui a été florissante dans mille et une directions. Le Portugal a été un peu le laissé pour compte, l’enfant pauvre laissé à la traîne. Et aujourd’hui, on se rend compte…

Pour vous donner une donnée, un exemple, je travaille avec un imprimeur à qui j’ai fait faire mes boîtes de chocolat pour les plaques de chocolat. Il a de la demande venant de France pour faire des boîtes en dur pour différents produits, demandant à ce que ce soit fait ici parce qu’ils ne veulent plus avoir des produits qui viennent de Chine, qui viennent des pays de l’Est, etc. Ils veulent essayer de d’avoir la production la plus proche possible, mais à des prix intéressants, pour que les produits finis en France n’explosent pas.

J’ai eu des demandes de personnes, vu que j’ai fait quelques salons, donc je rencontre des gens. On m’a demandé, notamment en France, si je connaissais du monde dans le textile. Le textile, c’était beaucoup dans le Nord. J’ai pu donner une ou deux adresses comme ça, qui permettent aux gens de revenir ici en disant « J’aimerais des T shirts qui sont imprimés, qui sont décorés, qui sont je ne sais quoi. Et là, ils viennent ici pour ne plus aller en Extrême Orient ou en Chine pour avoir leurs produits.

Les jeunes travailleurs, comme partout ailleurs …

Je dirais que ça, c’est le côté le plus difficile pour nous ici, c’est de trouver des employés. Parce qu’il y a cette image du « on peut travailler sans se fatiguer ». Et ça, je parle de Portugais, par contre. Une jeune génération qui n’a pas très envie de se fatiguer.

Ici, à la chocolaterie, j’ai cherché et il faut savoir qu’on est debout. Si les employés sont debout de 9h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30, 18h00, la patronne est debout derrière ses machines de 7h00 du matin, des fois à 9h00, 10h00, 11h00, minuit. Parce que quand il y a des grosses commandes, quand il y a du travail, eux, ils ont leurs horaires, moi, je n’ai pas d’horaire. Et quand ils voient ça, ils se disent « Non, mais travailler comme ça, il faut être fou. »

Je pense que c’est un peu une image qu’ont beaucoup de jeunes, un peu partout, c’est d’avoir un salaire au moindre effort. Et ça, ce n’est pas possible. Et là, il y a des mentalités qui doivent évoluer.

Par contre, j’ai une jeune femme qui travaille maintenant depuis huit mois avec moi. Elle est franco portugaise. Elle est revenue au Portugal. Toute sa famille est en France. Elle avait envie de revenir au Portugal, de profiter aussi du bord de l’océan qu’elle appréciait, puisqu’elle est du côté de Belgarde, bien loin d’un point d’eau. Et là, on s’est trouvé le hasard a fait que nos routes se sont croisées. Elle ne vient pas du tout du milieu du chocolat, elle venait du milieu de la vente. Elle s’est passionnée. J’ai un ami qui est Georges Cardoso, double champion du monde de chocolaterie, qui m’a gentiment pris ma petite Annabelle en stage en Suisse, puisque lui, il est en Suisse, donc un Portugais exilé en Suisse et double champion du monde. Il lui a donné une formation complémentaire et ensemble, on a encore beaucoup de projets auxquels Annabelle va participer. On ne fait que commencer.

Je pense que vous trouverez plus facilement ça au centre du pays, parce que vous avez encore des gens qui n’ont pas été trompés ou pollués dans leur esprit par rapport à ce que les étrangers sont vraiment. Parce qu’ au moment où on est étranger et qu’on arrive sur les côtes, dans les zones plus touristiques, on est forcément une proie qu’on peut abattre et qu’on peut essayer d’exploiter. Mais je pense que ça, c’est un peu partout, au moment où on a l’impression qu’il y a des moyens quelque part. C’est dommage parce que ça donne aussi une mauvaise image, mais il est vrai, il faut le reconnaître, j’ai aussi eu des difficultés par rapport à ça. Beaucoup demandent à être payées d’avance et puis après, vous ne les revoyez pas. Ça arrive, même assez fréquemment. Ça, c’est une chose à savoir. Il ne faut pas payer d’avance, il faut payer de semaine en semaine à la fin du travail. Et si on n’est pas content, il faut respecter. Et puis, il faut dire qu’on payera quand ce sera bien fait. Mais néanmoins, il y a quand même de bonnes entreprises. Il y a quand même des personnes sérieuses.

Moi, ici à Nazaré, j’ai un ami Portugais, né en France, sa femme aussi. Toutes leurs études faites en France, petite entreprise générale. Ils ont tout liquidé en France. Ils se sont réinstallés ici à Nazareth et c’est quelqu’un tout à fait fiable qui fait un travail très propre, très net, qui n’arrive pas à travailler facilement des employés, parce que de nouveau, c’est un travail fatigant, salissant. J’ai une connaissance qui est experte dans des écoles hôtelières ici. Quand je lui ai demandé de m’aider pour trouver des employés, il m’a dit « Tu veux que je t’aide ? Comment ? Quand je ne peux même pas trouver pour le restaurant ma femme. »

L’argent facile dans l’immobilier

Je lui ai dit « Mais ils vont où tous ceux qui sortent des écoles hôtelières ? » « Ils veulent tous faire de l’immobilier. Parce que comme il y a beaucoup de gens qui viennent, il y a beaucoup de maisons qui se vendent, ils pensent qu’ils vont tous faire fortune dans l’immobilier. Et ils ne se rendent pas compte que pour faire de l’immobilier, il faut avoir des connaissances, des connaissances des lois, des connaissances de d’entrepreneurs, de maîtres d’œuvre qu’on peut recommander, qu’il y a des accompagnements à faire aux acheteurs, particulièrement aux acheteurs étrangers.

Il y a beaucoup d’amateurs et d’amateurisme. Il y a beaucoup d’agences qui se sont créées comme ça à la va vite. C’est sûr qu’il faut faire attention. Après, vous avez beaucoup d’agences qui sont aussi des franchising, où vous allez trouver aussi de tout. C’est clair qu’il faut être un peu prudent quand on fait ce genre de recherche.

S’intégrer au Portugal

Il faut faire cet effort d’intégration. Moi, j’ai beaucoup d’amis portugais dans tous les milieux et c’est très agréable parce qu’on apprend à connaître les gens, on apprend à être le pays, l’histoire du pays, les traditions.

Moi, j’aime les traditions culinaires aussi. Bien sûr, ce n’est pas du raffiné. Dans nos pays, à une certaine époque, ce n’était pas du raffiné non plus. Le raffiné est venu avec le temps. Le pays se raffine petit à petit. À petit. Mais à travers aussi les traditions culinaires, on peut découvrir un pays, on peut découvrir des gens.

Parce que c’est pas si facile. Parce que je suis très ouverte d’esprit. J’ai toujours été vers eux. Je vais vers eux, je vais discuter, je vais voir. En portugais. C’est un portugais de cuisine pas extraordinaire.

 

Ayant parlé l’espagnol avant, depuis l’enfance, je fais un doux mélange que les Brésiliens appellent du portognol, mais qu’on me pardonne. Je demande toujours à ce qu’on me corrige, parce que je tiens à l’apprendre de mieux en mieux. Il m’arrive de donner quelques cours et conférences, je donne des workshops, autant en français, en anglais, en allemand, en espagnol qu’en portugais. Je donne aussi quelques conférences sur les origines du chocolat, sur le chocolat en lui même, sur la fabrication du chocolat, la dégustation du chocolat. 

Je n’ai rien d’exceptionnel. Il suffit d’avoir envie de savoir, d’avoir envie de connaître. Mais c’est un plaisir. C’est pas une corvée, c’est un plaisir pour moi. Chaque chose que j’ai faite dans ma vie, je l’ai faite avec plaisir et avec enthousiasme.

Le sucre, les desserts au Portugal

Les moines ont beaucoup conservé dans le sucre. C’est là où on a les fameuses pâtisseries du couvent et où vous allez tout trouver à partir de jaunes d’œufs très sucrés, juste avec de la farine. Mais c’était leur méthode de conservation.

C’est un pays où il fait très chaud, donc on ne pouvait pas conserver longtemps les aliments. On conservait dans le sel, dans le sucre et c’est ça qui a donné naissance à leur cuisine. On fumait, on séchait.

Si vous êtes baladé à Nazaré, vous aurez vu les poissons et les poulpes qui sèchent sur des grillages au bord de plage, ces poissons avec des odeurs très puissantes qui, en été, envahissent un peu les narines, sont encore beaucoup utilisés aujourd’hui parce qu’ils assaisonnent les soupes avec ça. Ils vont plonger ces poissons dans la soupe et ça va donner tout un parfum et du salé de l’eau de mer dans la soupe. Ce sont des cuisines simples, très, très simples.

C’est vrai que les desserts sont très sucrés. Même s’ils commencent à faire des desserts un peu plus inventifs, ils restent hyper sucrés. C’est dans leurs habitudes. On commence à avoir certaines personnes qui souhaitent dé-sucrer les gâteaux et les desserts locaux, parce que vous avez malheureusement dû à ce régime alimentaire un nombre de diabétiques très important. Donc, il y a un engouement de plus en plus grand pour les produits moins sucrés. C’est ce qui donne aussi un succès aux chocolats noirs et aux chocolats sans sucre que j’ai.

Je pensais m’attaquer à un marché qui était beaucoup plus tourné vers le chocolat au lait, les chocolats plus vifs en sucre. Et non. On a beaucoup de Portugais qui se sont tournés vers les chocolats noirs et qui ont découvert les goûts d’origine du chocolat grâce aux chocolats noirs. Et c’est très étonnant. Et c’est ce qui fait partie des conférences dégustation que je donne, où j’essaye de faire connaître les chocolats qui se trouvent un peu sur le pourtour de la Terre, en ne négligeant pas du tout les origines sud américaines. Mais oui, ça fait plaisir à voir qu’on retourne vers le produit plus brut, plus nature et qu’on l’apprécie.

JC : En fait, c’est un exemple parfait de s’intégrer ici, apporter une touche différente, créer quelque chose qui n’existe pas trop et puis dans une qualité. C’est exactement ça, systématiquement, ce qu’un expatrié peut apporter. Une certaine finesse, une certaine qualité, un truc différent de ce qui se faisait. Le Portugal, c’est un grand avantage, il est très traditionnel. C’est un grand défaut aussi parce qu’ils sont très traditionnels. 

Mais il faut savoir leur expliquer. Il faut avoir la patience d’expliquer, de faire goûter. Ils y reviendront peut être pas tout de suite. C’est vrai. Parce qu’ils sont méfiants par rapport à la nouveauté.

Si vous me permettez, je vais comparer ça à nos vallées suisses. Nos montagnards étaient exactement comme ça. Vous ne pouviez pas leur apporter une nouveauté culinaire ou quoi que ce soit, parce qu’ils avaient leurs habitudes. Ils avaient leur soupe avec leurs herbes de montagne, avec ce qu’ils pouvaient avoir dans leur potager de montagne, avec leur fromage, leur fondu, leur raclette selon les endroits, et ils ne démordaient pas de ça. Ils ne voyaient pas pourquoi ils devaient avoir des nouveautés. Ça allait très bien comme ça.

Et puis, le temps a fait que vous avez des risque-tout comme moi qui se sont installés dans des endroits peut être improbables pour amener une nouveauté, qui ont ouvert un restaurant, qui ont ouvert peut être une boulangerie ou une pâtisserie différente et qui ont amené quelque chose ou petit à petit, ils ont dit « Mais dans le fond, pourquoi pas ? » Et vous vous retrouvez avec des étoilés dans des vallées suisses où dans le temps, à part les vaches, le potager et les braves fermiers, il n’y a pas grand chose.

Le Portugal, je pense, c’est aussi ça.

Voilà, vous avez un peu de tout. Vous avez ceux qui acceptent de s’ouvrir, puis ceux qui sont plus traditionnels, et il faut le respecter, qui veulent garder ce qu’ils connaissent.

De plus en plus, ils évoluent. Comme je vous disais tout à l’heure, il y a de plus en plus d’étoilés portugais. Je vous rappelle que le top chef de l’année passée a été gagné par une Portugaise de Lisbonne, qui a un restaurant dans lequel on ne peut plus aller manger parce qu’il faut réserver maintenant des semaines à l’avance.

Le Portugal est un pays d’avenir. C’est vraiment un pays d’avenir, mais il ne faut pas y venir en pensant que ça va aller tout seul, que c’est facile. Rien n’est facile, mais rien n’est facile nulle part au monde. Il faut toujours se donner de la peine. Et si on vise l’excellence, même si on arrive à pas, mais il faut toujours se donner un objectif très en avant pour donner le meilleur de soi même. Et si on donne le meilleur de soi même et qu’on montre l’effort qu’on fait pour donner le meilleur de soi même, on va attirer les gens.

La grande sécurité du Portugal

On vit très tranquillement, on vit avec sécurité. Il m’arrive souvent de ne pas fermer ma voiture, d’oublier. Ça m’est même arrivé de laisser les clés dedans. Avec ces nouvelles voitures, on ne met plus une clé à un contact. On peut oublier la clé si on ne l’a pas laissée dans son sac. Et jamais rien n’est arrivé. Jamais rien n’est arrivé.

Nazaré, c’est super tranquille, il n’y a jamais eu de souci nulle part. Lisbonne, c’est un peu plus problématique. C’est vrai, j’ai des clients qui ont eu un sac arraché de la drogue proposée, mais c’est le propre des grandes villes, des grandes villes qui ont beaucoup grandi. Vous allez retrouver ça, mais moi, je me suis promenée, je n’ai jamais rien eu. Je descends assez souvent à Lisbonne pour voir soit des clients, soit essayer de prospecter pour de nouveau débouché, quoi que ce soit. Je vais un peu partout. Quand je vais chercher mon café chez le torréfacteur, je n’ai jamais eu de souci. Je pense qu’il y a aussi une attitude, une façon de se faire voir ou pas voir qui va attirer ou ne pas attirer.

Le climat

Vous savez, quand j’étais enfant en Suisse, nous recommencions toujours l’école, et c’est toujours le cas, fin août. Je peux vous dire qu’il y a eu des années où nous avions des congés de chaleur, parce qu’on montait à plus de 30 degrés à Lausanne. Et on vous dit « Ça se réchauffe de partout. » Moi, j’ai connu du très chaud. J’ai connu du très chaud à Lausanne avec des congés de chaleur.

Ça, ça fait partie des peurs qu’on véhicule en permanence pour affoler les gens. Oui, mais on a connu ça, enfants. Oui, à mon âge, je peux dire que ça remonte déjà il y a longtemps, à une cinquantaine d’années. Nous, en tant qu’enfants, on appréciait beaucoup. Quand j’ai de chaleur, on a le droit d’aller à la piscine. C’était formidable de repousser la rentrée scolaire.

Et là où nous habitions en Espagne avec mes parents, on ne sortait pas entre midi et 4h00, 5h00, parce que le bitume devant la maison fondait et s’accrochait aux semelles des chaussures et des sandalettes. Donc, on restait tranquille jusqu’en fin de journée, mais depuis toujours, je veux dire, c’était classique en Espagne. En été, les bureaux réouvraient vers 5h00 ou 6h00 le soir et duraient jusqu’à 8h00 ou 9h00 le soir.

L’industrie portugaise

Je me souviens des chaussures portugaises qu’on avait en Suisse. Il y avait les chaussures espagnoles et les chaussures portugaises et italiennes. Donc, il y avait ce marché, le marché du textile. Enfant, je me souviens que ma mère achetait des linges de bain, des cotonnades portugaises. Ça, ça vient du Nord.

Les industries sont en train de repartir parce que vous avez des expatriations qui reviennent ou des personnes venant d’Europe qui veulent redémarrer cette industrie qui était une industrie florissante. Il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent être reprises pour redonner des produits à l’Europe. Et à ne pas s’y tromper, ce ne sera pas beaucoup plus cher que ce qu’on va avoir d’ailleurs, parce que la qualité, il sera plus élevé, donc l’usure sera moins forte et on changera moins souvent. Ça, c’est clair aussi.

Donc, ils avaient des produits de bonne qualité et ils ont des produits de bonne qualité. On peut y revenir. Mon mari qui est plutôt dans la rénovation de bâtiments et autres, on faisait venir des.produits de l’Est. Les entreprises suisses faisaient venir beaucoup de fenêtres des pays de l’Est et on découvre maintenant que vous avez des fabricants en fenêtres, en portes et autres, comme ce que j’ai installé ici, qui sont d’une qualité fabuleuse et fiable et avec un service après vente.

Quand vous faites venir de très loin, le service après vente est difficile. Donc, il y a quand même beaucoup de choses qui se refont.

Est ce que finalement, vous êtes maintenant Portugaise 100 % ?

Il est vrai que moi, je suis très caméléon, très adaptable. Donc je vais quelque part, d’abord, j’essaye de comprendre, de connaître, d’apprécier. Et puis, on a la chance malgré tout, d’avoir la possibilité de voyager facilement.

Je rentre de temps en temps quand même en Suisse plusieurs fois par année pour voir ma famille, mes enfants, mes petits enfants. Et quand je suis en Suisse, je suis contente d’y être. Nous habitons dans un petit chalet à la montagne, donc on se réjouit d’être de retour dans la montagne. Et quand je suis ici, je suis ravie d’être de retour, de retrouver mes amis, mes activités. En Suisse, j’ai mes amis et là, j’en profite aussi quand j’y suis. Donc non, je n’ai aucune nostalgie.

Non, je peux comprendre ceux qui sont intégrés dans leurs pays. Mes racines sont devenues suisses, parce qu’à l’origine, je ne suis pas suisse. Je le suis devenu, j’ai grandi en Suisse. Je suis arrivée petite, donc je n’ai pas pendant longtemps connu autre chose, je dirais. J’ai été très assimilée en Suisse, je me sens très suissesse, mais j’ai un père français et une mère allemande.

Je suis née en Allemagne, j’ai grandi un peu en Camargue avant d’arriver à l’âge de 8 ans en Suisse, d’où j’ai bougé à l’âge de 19, 20 ans pour habiter au Canada. Entre deux, mon père ayant des affaires en Espagne, on vivait une partie de l’année en Espagne. Je vivais sur deux pays. Et puis après, j’ai revécu en Suisse avec un intermédiaire de deux ans et demi à Vancouver, mais je me suis mariée, on est partis là bas, on est revenus et là, on a eu nos enfants… À part notre fille née qui est née au Canada, on a eu tous nos enfants en Suisse élevés en Suisse et eux ne bougent pas. Eux, par contre, sont plutôt du genre à dire « Nous, on est en Suisse, on ne quitte pas, on est là et on ne va pas partir. »

Certains de nos enfants aiment voyager, aiment beaucoup voyager, ils veulent découvrir d’autres endroits, mais ils ne sont pas prêts de quitter la Suisse. Quand on leur a parlé de nos projets, de tout, on vous soutient, allez y, faites, on verra plus tard. Alors peut être qu’un jour, ils se laisseront tenter, mais pas aujourd’hui, non.

Conseils pour partir

Alors qu’ils n’aient pas peur. Moi, je dirais faites qu’ils viennent, qu’ils prennent contact, par exemple, avec quelqu’un comme Carole, qui connaît beaucoup d’entrepreneurs, puisque vous l’avez déjà signalé dans une précédente vidéo.

Carole a monté un réseau d’entrepreneurs qui se retrouvent régulièrement et où elle rajoute des entrepreneurs, son but étant aussi d’y rajouter et d’y convier des entrepreneurs portugais pour que nous ayons un plus grand mélange, pour que nous puissions beaucoup plus interagir, puisqu’ on va essayer aussi de partager le travail avec eux.

Vous le voyez ici, j’ai plein de cartes de visite parce que quand on me dit « Je cherche un restaurant. »« Je cherche quelqu’un pour des soins naturels. »« Je cherche un entrepreneur. »« J’ai ma liste et je conseille et j’aide à trouver », comme elle, elle le fait à travers ce biais là.

Qu’ils viennent prendre une chambre d’hôte, qu’ils viennent quelques jours, qu’ils contactent, on leur fait connaître, on leur montre et ils verront qu’on peut travailler, on peut faire des choses. Surtout qu’ils ne s’arrêtent pas sur les personnes qui ne se sentent pas bien au Portugal. Les personnes qui ne se sentent pas bien ici sont des gens qui sont venus parce qu’ils avaient des difficultés à survivre en France, je parle particulièrement des retraités, et qui l’ont fait à contre cœur, qui l’ont fait par une certaine nécessité.

Il faut avoir l’esprit ouvert, ça, c’est clair. Il faut avoir l’esprit ouvert, savoir qu’on ne rentre pas dans la même mentalité, pas dans la même façon de travailler. Ne pas s’énerver, ça ne sert à rien. Dire « OK, on va contourner le problème » ou comme on dit en Suisse « on va faire avec ».

Si on est souple, on peut s’adapter. Et en s’adaptant, on a des aventures magnifiques qui s’ouvrent devant nous. On peut faire beaucoup de belles choses.

Nous travaillons avec un architecte depuis quelques années, un Portugais qui a fait toutes ses études au Portugal, qui a travaillé à l’étranger. Il a fait des bâtiments qui ont une importance et un renom aujourd’hui, que ce soit en Chine ou en Angola, qui est revenu au pays depuis un an. Il s’est réinstallé au pays pour reprendre son activité architecturale. Au Portugal, il a du travail, mais il travaille aussi pour lui dans une propriété cité, une petite propriété à l’intérieur du pays où il fait de la permaculture pour son plaisir et pour vivre autrement.

La fabrication du chocolat

Regardez la vidéo, je n’ai pas repris tous les procédés.

J’ai une philosophie, c’est de ne pas rajouter de sucre. Vous ne trouverez jamais de sucre rajouté. Le sucre qui se trouvera dans le chocolat au lait et le sucre qui est déjà dans le chocolat, je ne fais aucun apport de gras ou de sucre. Le seul apport qu’il y aura, ce seront des ganaches où il y a de la crème. Évidemment, si je vous fais un caramel au beurre salé, évidemment, là, on va faire un caramel, on apportera du sucre. Mais sur les ganaches, je n’apporte aucun sucre. Je ne travaille qu’avec des produits purs.

Le cacao de base, la fève est amère, mais après, l’amertume peut être accentuée par la torréfaction. Tout dépend comment la fève a été torréfiée. C’est comme le café, la même chose. Plus vous torréfiez, plus vous montez la température, plus ça va être amer. Donc, tout ça est un jeu d’équilibre. Je pourrais vous faire goûter, vous verrez, un pourcentage très élevé où vous me direz « C’est drôle, c’est pas amer. » Parce que c’est travaillé différemment, parce que c’est surveillé dans sa torréfaction.

J’ai découvert qu’en fait, le Portugal avait aussi un lien avec le cacao. Parce que les premiers colonisateurs du Cameroun étaient des portugais et le nom « Cameroun » vient de « camarão » qui sont les crevettes en portugais parce qu’ils ont trouvé en arrivant des rivières farcies de crevettes, d’où le nom de Cameroun. Et là, je travaille maintenant directement avec une ferme au Cameroun.

Alors ce sont des hectares de plantations. Très curieusement, ce monsieur, qui a travaillé pour un médecin sans frontières, a rencontré sa femme lausannoise comme moi, a par ce biais là, et ils ont créé leur ligne de production en Suisse, dans le Valais, pas très loin de chez nous. Et on s’est rencontrés. Le hasard. Le hasard de la vie font qu’on rencontre des gens passionnants.

Et du coup, son chocolat m’a beaucoup impressionné par son goût, par son goût de terroir extrêmement particulier et différent de ce dont on a l’habitude, par sa manière à lui de travailler qui est aussi très évolué. Et ça m’a donné un chocolat d’exception que je travaille avec plaisir. Mais surtout, il y a le lien avec le Portugal.

Et je commence à travailler un autre chocolat qui vient d’une autre ferme en direct. Toujours avec les producteurs en direct, mais qui eux, transforment sur place à Sao Tomé et qui amènent ici au Portugal.

Je suis en pourparlers aujourd’hui pour avoir aussi une petite production qui vienne du Brésil.

Ma première démarche a été d’être une chocolatière suisse qui vient au Portugal, qui va utiliser des produits transformés en Suisse mais avec des produits portugais, donc avec de la ginger, avec du porto, avec de l’huile d’olive, avec de la vanille, avec beaucoup de choses qui sont en rapport avec le Portugal notamment aussi avec par exemple du vinaigre balsamique qui est fabriqué par un Français à Sintra et qui est maître vinaigrier en France.

Donc voilà, j’ai essayé de mettre ensemble vraiment des produits transformés ou existants au Portugal avec les chocolats transformés en Suisse.

Aujourd’hui, je pars dans une dynamique supplémentaire, c’est à dire avoir des produits qui viennent directement des quinta qui produisent les fèves, mais apprendre à connaître quelles sont les autres productions qu’ils ont sur leurs propriétés pour faire un mélange, créer des recettes avec des produits qui poussent chez eux.

Donc mélanger par exemple du cacao avec de la vanille à Sao Tomé. Ils ont de la vanille, ils ont du café, ils ont de la cannelle, ils ont de la coco, Ils ont différents produits qui poussent chez eux et on va créer des recettes à partir des produits de leur terrain. Idem pour le Cameroun. Ils ont des cacahuètes tout à fait particulières. Ils ont des fruits, ils ont du café sauvage. Donc voilà, je me suis aussi renseigné sur les différents poivres à Sao Tomé. Ils ont du poivre sur leur terrain. Au Cameroun, ils ont un poivre aussi. Donc on va travailler avec les produits du pays ou même carrément de la ferme pour être.

Ce qui pousse l’un à côté de l’autre va forcément ensemble.

Etre créatif, être autodidacte

Alors c’est vrai que j’ai une démarche particulière, mais je dirais que ça fait partie des autodidactes. On est très libre dans notre tête, on est très libre dans notre développement parce que on n’a pas eu les mêmes bases et on n’est pas conditionnés par un apprentissage où il y a des règles.

Donc c’est comme en cuisine,  un cuisinier autodidacte va être très risque-tout. On va faire des erreurs, on va rater des choses, on va dire « bah non, c’est pas bon » et ça ne marche pas. Bon, on va trouver une solution ou changer de direction. Et c’est ça qui est le plaisir dans la création, c’est d’être libre. Super !

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6 Commentaires

  1. Goutal

    Cet entretien est une vraie mine d’informations. Sans filtre. Bravo Mme Bless.

    Réponse
  2. ALBERT

    Les reportages sont très intéressants, mais ils parlent tous des réussites, il serait intéressant d’aborder les échecs.
    Cela permettrait de mieux comprendre se qu’il faut faire et ne pas faire.

    Bonne continuation.

    Réponse
    • Jean

      OK Que serait un échec ? Un essai d’entreprise qui n’aurait pas marché ? Une installation au Portugal qui n’aurais pas plu ? D’une part je ne saurais pas bien les trouver puisqu’ils seraient repartis et d’autre part il suffit de prendre l’inverse de ceux qui réussissent.
      A savoir ne pas s’intégrer au Portugal mais rester dans ses certitudes d’étranger, ne pas apprendre vraiment la langue, être impatient avec l’administration, faire de la mauvaise qualité, ne pas sourire, etc..
      Les échecs sont l’inverse de ces réussites qui nous apprennent ce qu’il faut faire. Je n’ai pas à apprendre d’un mauvais ouvrier, il fait n’importe quoi et il y a plein de possibilités de faire du mauvais travail.

      Réponse
      • ALBERT

        Réponse très sèche, j’évoquais juste une possibilité, la base d’un dialogue est l’échange cordiale.

        Bonne soirée et bonne continuation, je resterais un lecteur assidu.

        Cordialement

        Réponse
        • Jean

          Désolé je ne voulais pas une réponse « sèche » et j’aime bien le dialogue.

          Sauf que je me suis vraiment demandé comment rencontrer des personnes en échec et j’ai du constater que je ne les verrais jamais.

          Après on sait qui échoue à s’installer au Portugal, ce sont ceux qui viennent pour des uniques motivations fiscales, sans vraiment connaitre le Portugal et surtout avec unique préoccupation de profiter des prix plus bas, des économies d’impôts, etc..

          Et on en voit de moins en moins puisque le RNH est un peu moins incitatif, que l’immobilier est plus cher, etc.. ce qui fait qu’une grande partie des personnes qui arrivent maintenant sont des gens raisonnables, qui aiment vraiment le Portugal, qui viennent en famille, qui veulent y travailler et c’est beaucoup mieux ! Et eux n’échouent pas ou bien ils essayent autre chose et encore autre chose. Jusqu’à trouver leur voie.

          J’aurais des vidéos qui montrent de tels exemples.

          Donc toutes mes excuses et merci de lire mes textes.

          Réponse
  3. Navarro

    J’ai adoré votre parcours et tous ces pays vous ont laissé une empreinte.
    Je me permets d’ajouter mon petit témoignage : mes racines sont de l’autre côté de la Méditerranée, j’ai vécu sous le soleil niçois, mexicain, portugais, espagnol. J’ai suivi des cours de peinture sur porcelaine en Corse, des cours de fabrication de chocolats ( archi sucrés à mon goût) d’une brésilienne, alors quel bonheur de vous lire et de suivre votre évolution. Oui il faut travailler sans relâche pour réussir ! Bravo ! Et merci à Casa Vergaõ pour cette idée d’ouverture d’espace ! Martine

    Réponse

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