Alexandrine et David travaillent et construisent ensemble. Ce sont de très, très bons professionnels du bâtiment qui ont quitté la France comme bien d’autres, dégoutés par les taxes et les embrouilles administratives. Ils se sont spécialisés dans les travaux haut de gamme au Portugal car ils savent faire ce que très, très peu d’artisans savent faire. Le grand TOP, vous dis-je !
Et bien sûr, ça marche très bien, avec moins de soucis, une bien meilleure marge et une construction personnelle extraordinaire, audacieuse. Découvrez ce qu’il est possible de faire quand on a le talent et le courage de se bouger.
Infos importante : Ce sera le dernier article et vidéo (pour l’instant) de cette série sur les français qui travaillent et réussissent au Portugal.
C’est un investissement en temps et argent important pour Casa Vergao qui a rencontré un beau succès sur YouTube et qui a permis de comprendre que des français expatriés pouvaient bien et mieux travailler au Portugal.
Le prochain article analysera les raisons et limites de ce rayon de soleil dans le brouillard économique actuel.
Transcription de la vidéo
Cet article va retranscrire des éléments importants de sa vidéo qui est maintenant sur notre chaine YouTube. Nous aurons donc dorénavant et chaque semaine, une vidéo d’une activité, gérée ou créée par un(e) expatrié(e) au Portugal et une transcription du texte dans cette Newsletter même.
- Les vidéos elles-mêmes sur notre chaine YouTube, cliquez ici.
- Leur transcription partielle sur la Newsletter dans le Blog Casa Vergao : C’est donc cette lettre que vous lisez à l’instant.
Ces médias sont accessibles à tous et en permanence.
Cet article
La transcription dans cet article est partielle, centrée sur les points les plus importants. Elle permet de lire vite l’essentiel, de savoir TOUT ce qu’il y a dans la vidéo. C’est pratique, rapide mais ne remplace pas la vision de la vidéo qui est un témoignage très fort.
Donc Alexandrine et David à Pegões
Nous, on était en France, dans le centre de la France, c’est à dire en Indre et Loire. Avec une entreprise de maçonnerie, on est dedans depuis 25 ou 28 ans.
Ensuite, ras le bol, ras le bol de la France. Cette impression de toujours travailler, travailler. Et rien. Il ne restait rien. On voulait avoir des projets, demander un emprunt ou quoi que ce soit. On restait bloqué. Je n’arrivais plus à me projeter sur des projets. J’avais l’impression de stagner, de ne pas évoluer.
Beaucoup de clients en France, satisfaits, contents. On a dû rendre les chèques d’acompte et dire à tout le monde qu’on arrêtait. Beaucoup de gens n’ont pas compris. On avait une superbe belle maison. Je faisais aussi des gîtes, ça fonctionnait parfaitement bien. Mais on ne se sentait pas bien. On n’arrivait pas à se projeter.
Et cette impression que ce qui nous restait, rien, ça partait aux impôts. Et c’était frustrant.
Alors du coup, on a décidé en commun d’arrêter l’entreprise, de la vendre, de se séparer de nos cinq ou six salariés à l’époque, de vendre la maison. On a tout vendu, on n’a rien laissé là bas sauf nos enfants qui sont restés en France.
Il y a combien de temps ?
On a décidé ça il y a six ans. Depuis décembre 2016 on est là.. Alors du coup. On a décidé un beau jour le Portugal pour la proximité.
Alors on a décidé, on a tout vendu et on est venu une première fois tous les deux. Une petite semaine. Et on s’est aperçu que ça nous plaisait. On a commencé à imaginer ce qu’on pouvait faire. On est venu en se disant : » On achète un appartement, on le retape pour le revendre et on a fait ça pendant un an et demi, deux ans. Et au fur et à mesure qu’on a fait ça, avec les connaissances, les gens ont demandé à David : « Est ce que tu peux pas me faire ça ? J’ai une maison à restaurer, à rénover, etc. »
Et c’est comme ça qu’on est revenu à la construction civile. Mais c’est vrai que l’objectif, on voulait partir de France, mais pas forcément refaire la même chose qu’en France. Du coup on le fait d’une autre manière, c’est à dire beaucoup plus tranquille, beaucoup plus serein.
Oui, on bosse, mais c’est beaucoup plus serein. On a quatre salariés. En France, il fallait faire au moins une vingtaine de devis. Il fallait faire ça le week end. Là non, c’est un client après l’autre. Et le client, il attend. Ça fait que le soir, il n’y a pas besoin de courir, aller faire des devis. On n’a pas besoin de passer des week end à faire des devis. Et du coup, ça nous permet aussi de faire notre projet qui est la « quinta » pour un futur « alojamento local ».
Est ce que ça veut dire qu’il y a plus de facilités à travailler ici en fait ? Moins de concurrence ?
Oui, on a moins de concurrence. Par contre, on amène une qualité complètement différente, une organisation complètement différente. Et le fait qu’on puisse se permettre de prendre qu’un chantier à la fois. On prend le temps avec le client. Mon mari n’est pas en train de gérer 50 millions de chantiers et du coup, pour nous, personnellement, on est beaucoup plus serein.
Oui, si vous êtes un constructeur qui ne prend qu’un chantier en même temps, vous êtes rare ici.
C’est vrai que ce n’est pas évident, il faut être honnête aussi. On prend des risques parce que du fait de ne prendre qu’un seul chantier … Mais le bouche à oreille marche bien. Maintenant ça fait cinq mois qu’on a aussi la possibilité de travailler pour nous ce qui n’était pas possible en France.
Quand on est arrivé de France au Portugal, on était à Cascais. On est resté trois ans. Mais c’était pas nous, ça ne nous ressemblait pas. C’est beau, c’est touristique, c’est agréable avec de belles choses, mais à y vivre, c’était pas nous. Mon mari est habitué à être dans la campagne. Et puis on voulait vraiment se retirer un peu et être au milieu de portugais, être au Portugal. On n’avait pas cette impression d’être au Portugal, plutôt l’impression d’être en France, pas forcément français, mais européen.
Et du coup ici, à Pegoes, les gens sont hyper accueillants, adorables et puis on prend le rythme du Portugal aussi.
Et comment vous avez trouvé cet endroit ?
On a trouvé. On avait plusieurs critères, c’est à dire qu’il fallait que ça soit notre maison. Il fallait qu’il y ait plusieurs petites maisons pour qu’on puisse faire un futur gite et qu’on puisse être là nous aussi. Il fallait qu’il y ait le dépôt pour le matériel de mon mari aussi. Il fallait un espace quand même assez grand.
On n’a pas cherché longtemps mais on s’est décalés un petit peu avec nos critères, ça nous a renvoyé ici. C’est la maison qui nous a fait craquer entre guillemets car cette maison existait déjà là. Mais construite depuis 30 ans. Bien sûr, à l’intérieur tout a été refait, l’électricité, la plomberie, tout par nous. On fait tout ! Oui, effectivement, il fallait tout refaire, mais on a tout refait à notre goût aussi. Et pour le futur aussi.
Vous avez une grande surface.
Non, pas tant que ça. 6000, on a 6300 mètres carrés. Il y a de l’eau en sous sol et c’est incroyable.
Alors une grande piscine. Avec cascade, nage à contre courant. Quand les gens vont venir ici, qu’ils se sentent bien, que ça soit le calme, la piscine. On peut très bien faire des séminaires aussi d’entreprise, des groupes, des gens qui veulent faire, je sais pas, une séance de yoga, …
Pourquoi on est bien là et tout ?
C’est parce qu’il y a cette sympathie, ces gens-là ne se plaignent pas et pourtant, c’est beaucoup plus dur quand même pour eux. Ils ne se plaignent pas, ça va toujours bien.
Quand vous voyez, par exemple, le président qui se déplace, on n’a pas cette sensation, comme en France, à se dire « Punaise, nos impôts, ça va là. Ils ne sont même pas capables de faire des économies et nous qui sommes en train de toujours, toujours payer pour les autres ».
Là, on n’a pas cette sensation. Vous voyez Marcelo qui se trimballe dans sa petite voiture. Il habite à Cascais. Il y a une fois, il avait été interviewé. Il rentre dans son garage tout simple. Il soulève la porte, ce n’est même pas électrique, moi je suis restée… Waouh ! Il se déplace dans ce fameux village là où il y a eu en 2017 le grand feu (Pedrogao Grande).
« Revenez, revenez parce qu’il faut aider les gens qui sont là. Il n’y a pas de danger. » Et quand il croise les gens, c’est des embrassades. Et tout ça sans garde du corps. Quelqu’un de simple. Et là, vous vous dites « Chez nous, ils nous prennent pour qui ? Des vaches à lait ? On est juste là pour payer ? » « Écoute, on va tout vendre et on va se barrer ailleurs. Et on va gérer notre propre argent et gérer notre petite vie et faire au plus simple. »
Après, effectivement, ça se répercute sur toute la population qui est agressive. En France, c’est l’arrogance de ceux qui commandent. Du coup, ça se reflète forcément.
Moi, j’habite ici à Pégoes, j’ai tout. Je vais faire mon sport là, je vais faire ma piscine là, ma natation là. Je fais tout ici. Et les gens, quand ils s’adressent à vous, c’est d’une simplicité. Et quand vous les écoutez, tu as juste une chose à dire, mais ferme ta bouche.
Et puis, quand tu as les autres qui viennent se plaindre. Moi, quand je vois mes gars qui sont là, il faut voir dans quoi ils vivent. Mais quand ils viennent travailler, ils viennent travailler en chantant. Vous leur donnez leur premier salaire, la première chose qu’ils vous font « Merci beaucoup. » C’est une gratitude.
Qu’est-ce que vous avez envie de faire ? C’est aussi de les aider.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais c’est passé. Pourquoi ça a dérivé depuis 20, 30 ans ? Les élites, c’est sûr. Les élites de Mitterrand et tous les autres, ils ont profité. Moi, j’ai vu tout se dégrader.
J’ai même dit à David, en 2005, 2006. Ça va se dégrader. Tu vois bien que le personnel n’est plus comme avant. Il n’y a plus cette conscience professionnelle. Il n’y a plus ce côté « Je vais travailler parce que j’aime ce que je fais. » Il n’y avait plus ça et j’ai vu cette dégradation très rapidement.
Quand on est arrivé en 2014-2015, j’ai dit « Non, là, ce n’est pas possible. » La décision entre 2014 et 2016, c’est d’y aller. Là, il y a quelque chose qui ne va plus. Qu’est-ce qu’on fait ? On s’obstine et on galère et on continue à rester là et on passe toute notre vie à une vie de merde. Non, stop. Ce n’est pas ça la vie, ce n’est pas ça. Il y a d’autres choses. Alors oui, quand on a pris les décisions de venir ici, je ne cache pas que oui, il y a eu un peu cette peur, mais tout de suite, elle s’est effacée.
Pourquoi ? J’ai dit à David : « Ce n’est pas possible, chéri. Ça ne peut pas être pire qu’en France. Ça ne sera pas pire. Ça sera peut-être un peu dur, mais ça ne peut pas être pire. Tu vas voir que ça sera beaucoup mieux. »
Et là, aujourd’hui, il me dit « Merci ma chérie de la décision que tu as prise, mais tu as bien fait ». Et la dernière fois, quand il a discuté avec sa mère et elle lui demande : « Mais tu as l’intention quand même de revenir en France ? » Il a été honnête, il a dit « Écoute, ça ne va pas te faire plaisir ce que je vais dire, mais je préfère être malheureux au Portugal que de devoir revenir en France. »
Je préfère être malheureux ici, par exemple, je ne sais pas, on n’aurait pu ne pas réussir, ce n’est pas grave. On s’achète une petite baraque, mais on reste ici. Ce n’est pas grave. Il est hors de question de retourner en France.
Et ça se passera très bien et ça se passe très bien. Et même si ça ne devait pas se passer bien, non.
Et pour la santé ?
Elle est belle la santé, là, déjà. La santé, je veux dire, vous allez à l’hôpital, vous vous faites soigner. C’est pareil qu’en France. Des fois, vous allez attendre une heure, deux heures, trois heures, les urgences. En France, vous y attendez aussi peut-être plus longtemps.
La santé, le gynécologue ou un examen un peu plus spécifique, il n’y a pas besoin de six mois.
Oui, pourquoi ils ne partent pas ?
Pourquoi ils ne partent pas ? La peur ? Bien sûr, moi, je suis arrivée ici, qu’est- ce qu’on fait ? Comment s’acheter un appartement ? On va commencer à acheter un appartement, on va le retaper nous- mêmes.
Et puis, il y a des choses qui se font au fur et à mesure. Il faut être ouvert. Tu rentres dans un autre pays, tu t’adaptes au pays. Ce n’est pas comme chez nous.
Certains étrangers ne vont pas s’adapter à la France. Aujourd’hui, ce n’est déjà plus la France. Demain, ça sera encore moins la France, on le sait. Ça ne sera plus la France. Moi, quand je viens ici, je m’adapte au pays. Oui, il y a des choses différentes, je ne suis pas là à dire « Oui, mais en France, c’était comme ça. » Oui, je m’en fous. Tu n’es plus en France, tu es au Portugal et tu fais avec le Portugal.
Et le portugais pour vous ?
Voilà mon mari est français. Moi j’ai des origines portugaises, des parents portugais. Je suis née en France, je n’ai jamais parlé portugais mais je l’entendais à travers la famille.
Jusqu’à l’âge de 18-20 ans, je l’entendais parler. Après, effectivement, marié à un Français, je n’entendais plus parler jusqu’à ce que j’arrive au Portugal. Mais pendant mon enfance, je l’ai entendu parler. Et quand je suis arrivée ici, je ne savais pas faire de phrase. Je savais comment on dit des cuillères, du pain, des petits mots comme ça.
Et quand je suis arrivée ici, en ouvrant l’entreprise, contact les banques, les avocats, c’est quelque chose déjà… Et là, je me suis dit « Oh là là ! » Du coup, ce qu’on a fait, j’étais à l’école, un cours particulier, pendant deux mois, elle m’a fait un test. Elle a dit « Bon là, bien vu que j’étais quand même à un niveau un peu plus élevé, niveau 2, on va dire, et mon problème, c’était la conjugaison. Oui, moi, je ne savais pas qu’au Portugal il y avait autant de conjugaison. J’ai fait deux mois comme ça de cours et puis après, sur le terrain.
Mon mari, par exemple, c’est pareil, il a fait quelques cours, ça l’a aidé, mais lui, c’était plus sur le terrain. Aujourd’hui, il va parler, il va parler français, portugais, mais tout le monde l’adore, le respect parce qu’en plus de ça, il est respecté.
Il va au restaurant, ils savent qu’il est dans la construction civile. Ils sont étonnés. « Ah ouais, un Français ! Vous êtes là sur le terrain. » Du coup, il a un respect, même avec les fournisseurs et tout, un truc incroyable. Comme ils s’aperçoivent qu’il a une grande connaissance, même avec des fournisseurs, ils ne savent pas parce qu’il demande tellement des choses compliquées. Je vous dis, c’est des trucs vraiment compliqués. Il y va, il se met devant la machine et il dit « Tu fais comme ça, tu fais comme ça, tu fais comme ça. » Et là, le fournisseur, il regarde « David, waouh ! Bravo. » Et là, du coup, ce respect, lui, il l’a eu très rapidement parce que c’est quelqu’un de simple et ça passe bien.
Et le français, quand il arrive, s’il ne prend pas une simplicité et qu’il prend le portugais de haut, non, non ! Tu ne joues pas à ça parce que le portugais est gentil, très gentil, il ne dira rien, mais ça fait mal parce que du coup, c’est entre portugais qu’on va se dire. Mais gentiment, ils vont dire les choses gentiment en disant « Le français… » .
Aller en France ?
C’est dur. C’est dur d’y retourner. Plus envie. Plus envie du tout.
Là, j’y vais bien sûr, parce que c’est ma fille qui fête son anniversaire, qui fait une petite fête. Oui, j’y vais, mais s’il n’y avait pas eu cette fête-là, je n’y serais pas allée. Et plus ça va, je comprends aussi mon père qui est parti de Portugal vers la France pour travailler. Il a travaillé pendant 20 ans ou 30 ans, je ne sais plus. Quand il est revenu au Portugal, moi, je suis restée là-bas. Je comprends maintenant quand on lui disait « Viens papa, viens ». Il disait « Non, je ne peux pas, venez vous ». Je comprends.
Même dans la construction civile, c’est une catastrophe. Je ne me reverrai pas partir. Comment je m’en sortirais à travailler là- bas ? Ce n’est pas possible. Enfin, ceux qu’on connaît, qui sont patrons, chefs d’entreprise galèrent. On a un ami qui travaille dans la piscine haut de gamme. C’est la première fois, il a dû faire cinq piscines dans l’année. Donc très peu. Très peu. C’est rien par rapport à la normale. Il se serre la ceinture, c’est compliqué.
Et puis, non, on voit des choses aberrantes et qu’on ne comprend pas. Ici quand même, il y a un respect. Oui, tu peux manifester, mais il n’y a pas tous ces problèmes qu’on peut avoir en France à chaque fois qu’il y a une manifestation. Ici aussi, il y a des gens qui galèrent, mais je ne sais pas, ils n’ont pas la même mentalité. Mais ça va y aller, on va s’en sortir. Ils savent faire attention, ils ne vont pas acheter du n’importe quoi. Ils savent se restreindre, mais ce n’est pas pour ça qu’ils sont malheureux.
L’agressivité a énormément augmenté.
Nous, la dernière fois, avant de partir de France, on sort lors avec un couple d’amis. On est à Tours, on n’est pas à Paris. C’est ça que je me rends compte, c’est que maintenant, c’est partout en France. Là, on était à Tours, on sort faire un restaurant, un petit billard. On sort du billard, il devait être minuit, ce n’est pas non plus 3h00, 4h00 du matin, et deux jeunes viennent te réclamer une cigarette et tu dis « non ». Effectivement, nous, on ne fume pas, mais mes amis sont en train de fumer.
Je ne vois pas pourquoi je te donnerai une cigarette. Non, je n’ai pas envie de te donner une cigarette. Alors je te dis « Non. » Respecte que je t’en donne pas, point barre. Ah ben non. Qu’est-ce qui s’est passé ? Alors, c’est parti à la baston. Et puis voilà, et le problème, c’est que nous, on n’est pas capables d’apaiser les choses. Parce que quand on voit des énergumènes comme ça, c’est « bom bom bom ».
Parce que je n’accepte pas. Je ne me suis jamais laissée faire, moi, en tant jeune, en France, parce que j’ai vécu dans des milieux avec beaucoup de ceux-ci, il a fallu tout le temps être sur la défensive et être la première à cogner. Du coup, j’ai toujours vécue dans ces zones, parce que mes parents, quand ils sont partis du Portugal, c’est certainement pas comme nous, Français, qui arrivons au Portugal et qu’on a quand même une vie sympathique par rapport à mes parents qui sont allés au Portugal. Eux, ils ont vécus dans des bidonvilles, ça n’a rien à voir.
On est bien d’accord. Je veux dire que mes parents, quand ils sont partis là- bas, ce n’est pas la même vie et effectivement, ils ne savaient pas parler français, ne savait pas écrire ni portugais ni français d’ailleurs, on a vécu forcément dans des zones pas très sympathiques.
Je pense que chacun de nous doit prendre ses propres décisions et se dire « Qu’est- ce que j’ai envie et ce que je veux pour moi ». Moi, j’ai envie de vivre bien. Je n’ai plus ça en France. Où vais-je le trouver ? Je l’ai trouvé au Portugal. Si dans quelques années, ça change, on avisera à ce moment- là. Mais en tout cas, ce que je veux, je veux vivre bien, heureuse, être bien dans ce que je fais, bosser comme on est en train de bosser. Croyez-moi que les métiers de construction civile sont des métiers durs, mais on est bien. On s’en fout, on est bien. On est merveilleusement bien et on est heureux.
Il n’y a pas longtemps, on est parti au mois de juillet. Cela n’est jamais arrivé en France. On laisse mes petits gars, je leur donne mes consignes. Je peux vous assurer qu’en France, quand on partait pour essayer un peu de se reposer, on partait certes mais si on laissait les gars travailler, on ne partait pas tranquilles. Ici, on est partis. On est partis quatre jours, mais on a profité pleinement, pleinement profité. Mon mari, sincèrement, il a profité pleinement. On va continuer à faire des petits voyages comme ça parce qu’on peut faire confiance à nos gars. Ça, c’est hyper important pour un chef d’entreprise.
Ça, c’est encore un autre problème parce qu’effectivement, je suis allé à Pôle emploi d’ici pour essayer de recruter. T’as personne. T’as pas de jeune, t’as personne. Le problème, c’est que je connaissais les Portugais du Nord. Je ne connaissais pas le Portugais de Lisbonne dans le Sud. Et c’est là la grande différence. Les Portugais du Nord qui ont été en France, c’est des travailleurs. Ils ont bossé en France. Mais les Portugais du Sud ? Non, c’est complètement différent.
0 commentaires